Garder le meilleur de soi, laisser le reste

Bill Wallace, champion de Full-contact dans les années 70, celui que l'on appelait « la jambe gauche la plus rapide du monde », réalisait tous les cinq ans un check-up de sa pratique martiale.

Chaque bilan était pour lui l'occasion de conserver « ce qui fonctionnait » et de se débarrasser de ce qui ne fonctionnait plus.

Cette méthodologie ne s'applique pas qu'aux arts martiaux : elle est essentielle afin de préserver et développer son efficacité qu'elle soit personnelle ou professionnelle.

Outre le fait que cette méthode permette de limiter le nombre de gestes négatifs dans son mouvement, elle permet surtout de « voyager léger » : d'abandonner des pratiques et comportements qui nous ont servis jusqu'ici, mais nous desservent aujourd'hui.

En effet, nous sommes généralement trop équipés (techniquement) et chargés (émotionnellement) pour faire face avec aisance aux situations qui nous sollicitent. La plupart des pensées et comportements qui nous gênent pour agir avec aisance et efficacité dans notre vie sont des pensées et comportements qui « n'ont plus lieu d'être ». Et c'est parce que nous continuons à « fonctionner » avec eux qu'ils polluent, dans notre présent, notre efficacité et notre bien-être.

Nos difficultés à bien vivre et réussir sont autant d'invitations à abandonner ces « pratiques historiques » qui polluent notre présent et empêchent notre futur.

Dans la philosophie bouddhiste, le notion de pardon a cette vocation. Pardonner est moins un geste vis à vis de l'autre que vis-à-vis de soi. Il permet de se libérer : se libérer de choses passées et négatives pour pouvoir laisser de la place pour le nouveau et le positif.